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LES ORIGINES DU PROJET

Les origines du projet 4/4
2018, 6 ans avant le départ – Asie du Sud-Est, du Vietnam au Myanmar.
 
Moitié du cursus médical remplie, l’aventure m’appelle. Je m’octroie deux mois de break pour respirer entre deux années de révisions étouffantes. Le défi est lancé : parcourir l’Asie du Sud Est en stop en remontant au plus près de l’Europe. 2 mois plus tard, depuis le VietNam, et après avoir traversé le Cambodge, le Laos, la Thaïlande, me voilà en Birmanie, aujourd’hui Myanmar. La frontière est fermée pour entrer en Inde et je dois rentrer finir ces longues études. Mais qu’importe ! Le voyage a été plus que jamais enrichissant. Découvrir une palette de cultures différentes a été une joie incroyable.
Passer une frontière. On change de pays. Mais pas complètement. Des similitudes persistent entre les deux cultures voisines, puis les ressemblances finissent par laisser la place aux différences avant de s’approcher d’une nouvelle frontière.
Cette vision du voyage m’a donné de nouvelles envies.. pourquoi ne pas faire un tour du monde ? Voyager longtemps et doucement, au rythme des rencontres. L’idée est séduisante mais quand et comment ? En stop ? Trop épuisant. En avion ? Pas assez stimulant. Puis, petit à petit, l’idée vient…
Pourquoi ne pas associer un tour du monde à mon rêve de devenir médecin sans frontière ? Un cabinet médical ambulant qui se déplace de pays en pays, d’année en année, rejoignant des associations qui travaillent en faveur de la bonne santé des habitants.
Pouvoir être autonome pour aller au bout des chemins les plus improbables, vers les endroits inaccessibles où nombre de personnes n’ont pas accès à la santé, tout en s’appuyant sur la richesse des ONG locales comme base arrière.
Une sorte de caravane médicale…
Les origines du projet 3/4 : l’Indonésie
2017, 7 ans avant le départ – Jakarta, Indonésie
4ème année de médecine, ça avance ! Pendant ce temps là, ma sœur Noémie continue d’explorer le Monde après avoir terminer ces études. Envoyée par une association qui lutte pour l’intégration des jeunes défavorisés dans la vie active – LP4Y – la voilà embarquée pour une année complète dans un bidonville de Jakarta. Sa mission ? Durant un an, apprendre les bases de l’anglais, du management, de l’informatique à des jeunes âgés de 14 à 22 ans issus du bidonville afin de leur donner une chance de s’extraire de ce milieu ultra défavorisé.
Durant douze mois, elle devient prof d’anglais, soutien psychologique, banquière, assistante sociale, cheffe de projet dans un pays inconnu dont elle ne maîtrise même pas la langue !
Impressionnée par la difficulté de la tâche, je m’y rends quelques temps pour voir de visu la scène. Tout est bon à prendre et à apprendre pour ces jeunes ayant à peine connu l’école et encore moins un système de santé. A mon tour de montrer mes talents de pédagogie et les rudiments de la médecine.
 
Comment réaliser un massage cardiaque ? Que faire devant une crise d’épilepsie ou un simple malaise vagal ? J’espère avoir réussi à transmettre un minimum de bons conseils durant ces quelques jours !
Le côté pédagogie commence à prendre de la place dans ma tête. Et s’il était possible d’allier la médecine et la prévention par l’école auprès de populations défavorisées comme celle ci ? Les missions de Médecin Sans Frontière sont souvent des missions portées sur le curatif, les soins dans l’urgence pour éviter le désastre.. heureusement qu’ils sont là d’ailleurs ! Ce sont souvent des villageois qui n’ont jamais eu accès à la médecine et qui, en dernier recours, marchent de longues distances pour rejoindre une structure hospitalière.
Mais est il possible d’aller plus en amont pour éviter d’en arriver là ? Plusieurs ébauches se dessinent.
Les origines du projet 2/4 : le Bénin
2016, 8 ans avant le départ – Zinvié, Bénin
 
1er cap franchi. La première année de médecine. En deux fois bien sûre. Nous voilà 219 dans cette promo sur les 1400 candidats de première année à poursuivre le cursus. La deuxième année rime avec soulagement et festivités mais pas seulement ! C’est aussi la seule année du cursus où l’on nous donne le temps d’avoir des activités extra scolaires. C’est le moment pour ceux qui le souhaitent d’expérimenter le monde associatif et notamment humanitaire. C’est ainsi qu’un petit groupe de six étudiants récupère la responsabilité d’une des associations de la faculté de médecine de Rouen : Ben’Enfance.
 
Objectif : 10 000€, c’est la somme récoltée chaque année par cette association grâce à la motivation de ses adhérents, les fonds de campagne, les vente de gâteaux, l’organisation de soirée etc. Le but étant de récolter des fonds durant l’année pour un hôpital de campagne pommé au milieu de nul part en Afrique de l’Ouest : l’hôpital de Zinvié.
Après dix mois d’efforts à récolter des dons, nous voilà parti pour trois semaines sur place. Premier voyage atypique pour nombre d’entre nous. Un pays peu connu au cœur d’un continent rongé par les stéréotypes.
L’arrivée est étouffante, de nuit. Une foule est agglutinée derrière les grilles de l’aéroport. Dix mille euros en petite coupure répartis dans nos six bagages, qu’importe où que l’on soit, la sérénité en prend un coup.
Après quelques minutes d’errance, nous retrouvons notre contact sur place, Père Marius. Un de ces hommes qui parle peu mais qui agit. Une simplicité étonnante pour ce personnage aux multiples fonctions. A la fois chirurgien, directeur de l’hôpital et prêtre, la bienveillance l’incarne.
Ces trois semaines perdues au milieu du Bénin nous permettront de relativiser notre médecine moderne et de reconnaître la chance que nous avons dans nos pays occidentaux.
La bas, il manque de tout. Prévention, curatif, personnels de santé, matériel. On soigne comme on peut et ce, depuis toujours. Des amputations sans anesthésie générale. Des enfants qui perdent la vie sans avoir pu bénéficier d’une réanimation pédiatrique.
La liste est longue mais malgré tout ça, le sourire et la bienveillance sont aux rendez vous. La joie de vivre, malgré tout. Un avant goût du continent africain.

Les origines du projet 1/4 : l’Inde

2010, 14 ans avant le départ – New Delhi, Inde
L’ouïe. La vue. Le toucher. Le goût. L’odorat. Chacun des cinq sens est décuplé sur la terre indienne. A la fois splendide et cauchemardesque, le dépaysement est total. On ne revient jamais totalement indemne de ce voyage. Les souvenirs trottent dans la tête, bons comme mauvais… La vie grouille, les scooters beuglent, les piétons se pressent, les vaches si sacrées priment sur la circulation.
Le pays aux mille couleurs scintille au soleil mais la flamme s’éteint lorsqu’on pose le regard sur le bas côté. Femmes, enfants, bébés, vieillards, de la poussette au fauteuil roulant, la mendicité est présente. Ils sont nombreux et pourtant, personne ne les voit. Ils s’entassent sur le bas côté, délaissés et livrés à eux mêmes. Le système de caste, bien que désuète, a laissé de profondes cicatrices dans la société.
La multitude d’âmes, concentrées dans ces grandes villes bitumées, a machinalement instauré une compétition féroce pour la survie, ne laissant pas la place pour aider autrui. 
Pour un ado de 15 ans, français, et qui n’a jamais eu de réel manque dans sa vie, le choc est rude. Beaucoup trop rude. La misère, les inégalités, les bébés que l’on passe de bras en bras pour mieux mendier sont des souvenirs qui tranchent avec la beauté du Taj Mahal. 2 semaines auront suffit à me convaincre du bienfait de travailler pour ses populations oubliées. Retour en France. Il est temps de réfléchir à comment aider. L’humanitaire, c’est vaste. Au fur et à mesure, les idées se bousculent
et une prend le dessus : travailler pour médecin sans frontière ? Association internationale, au cœur des événements les plus tragiques, indépendant financièrement, apolitique. Voilà qui me plait bien. C’est parti pour la faculté de médecine ! 10 ans de formation prenante pour atteindre un objectif !
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